Usages et impacts de l’IA sur le travail vus par les décideurs
Le rapport conjoint LaborIA de l’INRIA, du Ministère du travail et de l’Institut Matrice, tente de répondre aux inquiétudes des salariés face à l’IA. Notamment, sur les impacts de cette technologie sur le sens donné au travail, la responsabilisation des salariés, leur autonomie et l’évolution des savoir-faire.
Mesurer le poids de l’IA sur l’organisation du travail est une tâche difficile à laquelle se sont attelée 3 acteurs essentiels dans ce domaine. Selon le rapport de l’OCDE de 2019 sur l’avenir du travail, l’automatisation des tâches devrait engendrer la disparition de 14 % des emplois dans les pays de l’OCDE au cours des vingt prochaines années. Noter qu’un emploi se situe dans une probabilité élevée de transformation lorsque 50 à 70 % des tâches peuvent être réalisées par un ou plusieurs IA.
Le rapport LaborIA, publié peu après l’avènement de ChatGPT ne la mentionne pas et il faudra attendre la prochaine étude pour en analyser les impacts potentiels. Les grandes entreprises de l’échantillon avec plus de 250 collaborateurs sont surreprésentées parmi les utilisateurs de l’IA, ce qui ne saurait étonner.
A noter, 77 % des grandes entreprises disent ne pas avoir de projet d’IA et travaillent une PME. Quant aux 85 % des répondants déclarant ne pas avoir de projet de SIA, ils travaillent dans une PME ou petite organisation.
Tous secteurs confondus, les SIA (terme désignant une IA) les plus utilisés dans les entreprises du panel sont les SIA de détection de défauts et d’anomalies (35 %), suivis par les machines autonomes (19 %), les chatbots (16 %), les IA utilisant la vision (11 %), et les IA linguistiques (5 %).
Parmi les organisations concernées par la mise en place d’un SIA, 14 % d’entre elles évoquent un projet en cours d’expérimentation, 18 % un projet en déploiement et 68 % un SIA déjà déployé et en production.
Les freins au déploiement de l’IA
Le rapport met le focus sur les contraintes qui affectent les projets. Ainsi, 10 % des répondants estiment que la réticence du personnel est, ou a été, un frein à l’avancement du projet de SIA, 37 % le manque d’expertise et 38 % pointent la compatibilité avec les outils existants. Autres freins au déploiement aux projets d’IA, le coût de l’investissement et le manque de compétences.
Après analyse des résultats, il ressort du rapport LaborIA que les industries semblent moins freinées que les autres par le coût de l’investissement (cela semble logique vu le budget à prévoir), la compatibilité des outils existants, et par un manque de confiance en la matière. Un constat qui montre, sans doute, un niveau de maturité plus important des industries que les autres secteurs de l’économie.
L’appropriation par les usagers d’une technologie innovante suit une trajectoire d’intégration des outils au quotidien, en l’adaptant à leur personnalité et à leurs besoins. L’adoption de ChatGPT, Google Bard et autres IA génératives devrait, dans tous les cas, impacter fortement les organisations à court et moyen termes.
Source : ITSOCIAL