Plan de mobilité entreprise : comment (enfin) avancer
Obligatoires pour les grandes entreprises, volontaristes pour d’autres, les plans de mobilité entreprise participent à la décarbonation de nos activités. Mais le verdissement des flottes de véhicules léger prend du retard, et l’Etat veut passer à la vitesse supérieure.
Votre entreprise compte plus de 100 salariés et elle est située dans le périmètre d’un plan de déplacement urbain (PDU) ? Selon la loi d’organisation des mobilités (LOM), vous avez l’obligation de mettre en place un plan de mobilité employeur. Cette démarche consiste à mettre à la disposition de vos employés des solutions de transport alternatives à la voiture thermique pour le trajet domicile – travail, mais également pour les déplacements professionnels si votre flotte compte plus de 100 véhicules légers.
Des grands groupes montrent l’exemple
Et, justement, côté parc d’entreprise, l’Etat envisage de passer à la vitesse supérieure. Le 30 avril 2024, une proposition de loi portant sur le verdissement des flottes de véhicules légers (VL) était présentée à l’Assemblée nationale. Parmi les nouvelles dispositions, l’interdiction des véhicules hybrides et des sanctions pour les mauvais élèves telles que des restrictions aux marchés publics. «Depuis 2019, les parcs d’entreprise de plus de 100 véhicules légers devraient chaque année être renouvelés avec un minimum de 10% de véhicules électriques, explique Sarah Chadha, responsable de la politique et de l’engagement du groupe EV100 France (programme qui a été lancé The Climate Group). Mais en réalité 70% des entreprises concernées ne respectent pas les quotas ». Quelques grands groupes montrent pourtant l’exemple comme EDF, Cap Gemini, Schneider Electric ou encore La Poste. « Car verdir sa flotte dès maintenant permet d’anticiper l’interdiction, à l’horizon 2040, de la vente de voitures à énergie fossile. » Si l’un des premiers freins reste le coût (bien que les véhicules électriques soient exonérés de malus), la crainte du manque d’autonomie préoccupe toujours, cela malgré un réseau de stations de recharge en constante progression. Le maillage compte en effet 127 .287 bornes, dont près de 4.000 installées en mars 2024 (Source : Baromètre Avere France). Et sur le plan pratique, des applications smartphone permettent de partir sans stress (Chargemap, Plugshare…).
Bon pour les salariés
Il faut également rappeler que toutes les entreprises, même les plus petites, peuvent s’engager dans la mise en place d’un plan de mobilité employeur. Bon pour le climat, le dispositif est également bon pour le bilan carbone, mais aussi pour la santé des salariés et celle de leur porte-monnaie, avec un budget transport allégé. Piloté le plus souvent par les responsables RSE, la mise en place du plan passe par la concertation avec les représentants du personnel le cas échéant. Il permet de définir un programme d’actions, un budget et bien sûr un calendrier des réalisations, l’objectif étant de mobiliser tous les moyens possibles pour ne plus se rendre au travail en voiture à essence ou diesel. Vélo, transports en commun, co-voiturage, télétravail… chaque solution possède son lot de freins et de leviers. À Nantes, par exemple, l’entreprise General Electric a récemment fléché le Forfait mobilité durable sur l’acquisition de vélo électrique. Une fois le plan établi, il sera transmis à l’Autorité organisatrice de la Mobilité (AOM) compétente, c’est-à-dire le plus souvent la région, la métropole ou l’intercommunalité.
Plusieurs TPE peuvent s’associer
Si plusieurs entreprises sont situées sur une zone d’activité, il est plus pertinent de s’engager à plusieurs pour créer un plan inter-entreprises. Une solution qui permet également aux TPE de bénéficier du dispositif alors qu’elles n’auraient pas eu les moyens de le réaliser seules. Plusieurs TPE peuvent également créer une association qui pilotera le plan. Plus le nombre d’employés bénéficiaires est important, plus les collectivités ou les opérateurs pourront adapter leurs schémas de transport, leur plan d’itinéraires cyclables, ou encore mettre en place des accords groupés pour l’installation de stations électriques. Et ainsi avancer plus vite vers une mobilité décarbonée.
Source : Decarbonation2030