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ll existe désormais un référentiel pour l’écoconception des services numériques

800 millions. C’est le nombre de terminaux (ordinateurs, téléphones, tablettes…) en circulation en France. Ce chiffre vertigineux a été constaté en 2020 et a certainement été dépassé en 2024 avec l’apparition des montres et des bagues connectées. Il est d’autant plus vertigineux que son coût écologique est lui aussi préoccupant. Selon une étude de l’Ademe et de l’Arcep, le numérique représente 2,5 % de l’empreinte carbone en France.

“A horizon 2050, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020” estime l’Arcep qui vient de publier un Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) afin de répondre à ces enjeux environnementaux.

“Le Référentiel général de l’écoconception des services numériques (RGESN) est un outil pour passer à l’action. C’est également un document dédié à la formation” explique Marina Ferrari, secrétaire d’Etat chargée du Numérique présente lors de la présentation de ce document. En 130 pages et 78 critères, ce référentiel est accompagné de fiches pratiques précisant ses modalités de mise en œuvre au sein de l’administration comme du secteur privé. Précision importante : le RGESN n’a aucun caractère contraignant. Il a néanmoins vocation à être prescriptif aux niveaux français et européen.

Mettre fin aux "murs de contenu infini" du type Instagram

Les auteurs de ce référentiel (Arcep, Arcom) ont fixé quatre objectifs à commencer par l’allongement de la durée de vie des terminaux. A eux seuls, ces terminaux représentent en effet 79 % de l’empreinte carbone du numérique en France. Les constructeurs sont donc invités à proposer des mises à jour pendant toute la durée de vie du terminal. Il leur est également conseillé de permettre l’usage des services numériques sur les versions antérieures du système d’exploitation ou du navigateur pour les applications.

Deuxième objectif, “promouvoir une démarche de sobriété environnementale face aux stratégies de captation de l’attention de l’utilisateur”. Dans le viseur du référentiel se trouvent notamment la lecture automatique des vidéos (autoplay) des plateformes du type YouTube ou les “murs de contenu infini” comme Instagram qui propose un crawl sans fin pour accéder aux contenus. En l’espèce, la décision appartiendra aux GAFAM en espérant qu’ils jettent un œil au RGESN (une version anglaise est mise à disposition du public anglophone).

Transparence de l'empreinte environnementale

Troisième point soulevé par l’Arcep et l’Arcom, la diminution des ressources mobilisées sur le cycle de vie du service numérique. Il s’agit concrètement de “réduire le poids des contenus multimédias (vidéos, images, son, texte) grâce au choix de leur format” via des techniques de compression.

Le RGESN aborde enfin le niveau de transparence de l’empreinte environnementale des services numériques. “La publication d’indicateurs environnementaux fiables, robustes et comparables peut créer des incitations positives pour le développement de solutions vertueuses tout en œuvrant à éclairer le choix des utilisateurs sur l’impact de leurs usages numériques” souligne le référentiel.

Public cible

Selon l’Arcep et l’Arcom, tous les métiers liés de près ou de loin à la conception d’un service numérique sont invités à s’inspirer de ce référentiel : chefs de projet, assistants à maîtrise d’ouvrage et à maîtrise d’œuvre, graphistes, développeurs, rédacteurs web…

Source : Archimag.com