Le télétravail c’est fini dans trois ans, et ce sont les PDG qui le disent
Le télétravail très apprécié des salariés pourrait bien disparaître totalement, c’est en tout cas la volonté de nombreux PDG.
Au moment de l’apparition du Covid-19, le télétravail s’est imposé comme une solution permettant de maintenir l’activité de nombreuses entreprises. Il s’est depuis largement développé, mais une enquête auprès de PDG démontre que les salariés ne devraient pas considérer cet avantage comme acquis.
La productivité des télétravailleurs remise en cause dans plusieurs études pourrait être à l’origine de ce revirement. Si toutes ne mènent pas aux mêmes conclusions, on retient récemment l’étude du MIT qui révèle une réduction de 18% de la productivité des salariés nouvellement embauchés travaillant à temps plein et à distance. Une étude de l’université de Stanford table quant à elle sur 10 à 20% de productivité en moins avec le télétravail. Elle pointe notamment des difficultés de communication et de coordination, ainsi qu’une dégradation des réseaux de communication pour expliquer ce phénomène.
L’enquête “2023 CEO Outlook” de KPMG confirme la défiance des entreprises vis-à-vis du télétravail. Menée auprès de 1 300 PDG à travers le monde, elle nous indique que deux tiers d’entre eux prévoient que les employés retourneront au bureau 5 jours par semaine au cours des 3 prochaines années. Un abandon total du télétravail qui a surpris Andrew Yates, le CEO de KPMG : “j’aurais pensé que le travail hybride et flexible serait là pour rester” a-t-il déclaré.
L’application d’une telle mesure ne serait pourtant pas si simple. En France, dans de nombreux cas, il faudrait prévoir une modification du contrat de travail qui ne pourrait être faite qu’avec l’accord du salarié. De plus, la suppression totale du télétravail exposerait l’employeur à des contestations de la part des salariés ou à des démissions.
Par ailleurs, on peut s’interroger sur la nécessité de supprimer totalement le télétravail. En effet, selon une autre étude de 2023 menée auprès de 25 pays de l’OCDE, le management des employés et le temps de télétravail hebdomadaire jouerait pour beaucoup sur la baisse de productivité. 1 à 2 jours de télétravail auraient d’ailleurs un impact positif sur la productivité, celle-ci ne chuterait qu’au-delà de ces durées.
Le cas de Publicis illustre parfaitement ce point. Récemment l’agence de publicité qui était généreuse sur le télétravail l’a limité à 2 jours par semaine à compter du 1er janvier 2024. Etait-ce dans le but d’amener ses salariés vers une suppression totale du télétravail de manière progressive ou avec l’objectif d’améliorer la productivité en trouvant un meilleur équilibre entre présentiel et travail à distance ? Pour l’heure, il est difficile de le savoir. Cette tendance s’est néanmoins répandue chez d’autres entreprises comme Amazon ou Disney dans lesquelles on incite les salariés à augmenter leur temps de présence au bureau.
Source : JDN