L’achat de propreté et d’hygiène, bien plus qu’un enjeu de sécurité sanitaire : un achat essentiel
550 000 professionnels de la propreté travaillent chaque jour à l’entretien des lieux de vie et de l’environnement de travail. Un secteur et des salariés dont la valeur a été mise en lumière par la crise sanitaire, comme le souligne Philippe Jouanny, Président de la Fédération des Entreprises de Propreté, d’Hygiène et Services Associés (FEP).
La crise du covid-19 a-t-elle modifié les attentes en matière de propreté ?
Les Français ont établi un lien direct entre hygiène et sécurité sanitaire. Ils n’entendent plus consommer, prendre les transports, aller dans les centres commerciaux, les cinémas ou même retourner au travail si la propreté et l’hygiène ne sont pas au rendez-vous. Cette exigence forte de propreté n’est d’ailleurs pas passagère. Une étude réalisée par BVA1nous apprend que 87 % des actifs estiment que la propreté et l’hygiène vont devenir des critères déterminants pour assurer leur santé et leur sécurité. Dans ce contexte, la propreté, perçue jusqu’alors comme un service purement opérationnel de nettoyage, est devenue stratégique pour la sécurité sanitaire dans les lieux de vie et de travail. Les acheteurs de propreté doivent mieux le prendre en considération. Notamment au regard des coûts induits chez nos clients en cas de non-adéquation des besoins et exigences d’hygiénisation.
Dans quelle mesure ce changement de perception impacte l’action de propreté ?
Les prestations de propreté sont devenues visibles. Encore aujourd’hui, les utilisateurs veulent être rassurés sur le niveau d’hygiène dans les transports en commun, les services publics, les espaces de bureaux partagés… Et pour cela, ils ont besoin de voir les agents d’entretien en journée, en continu. C’est la co-présence ou co-activité, qui tend à se développer sur certains sites. N’oublions pas d’ailleurs que le passage à ce type d’horaires améliore les conditions de travail des salariés de la propreté en leur permettant par exemple de bénéficier de plus de facilité dans les transports.
Au-delà de la sécurité sanitaire et du respect de certaines obligations légales en matière d’hygiène, quels autres enjeux sont à l’œuvre à travers les achats de propreté ?
Les bénéfices des prestations de propreté sont souvent méconnus ou sous-estimés. En termes de qualité de vie au travail par exemple, le fait d’exercer dans un environnement agréable contribue à la motivation, la productivité et au bien-être des salariés, tout en diminuant l’absentéisme et le turn over. En termes d’image également, il est essentiel d’accueillir ses clients dans un magasin ou un hall d’attente à l’hygiène irréprochable. La propreté est un levier pour développer son chiffre d’affaires et son attractivité commerciale.
Pour que la propreté joue pleinement son rôle dans les performances de l'entreprise, quelle politique d'achat de propreté mettre en place ?
Avant toute chose, abandonner cette logique d’achat qui consiste à raisonner par mètre carré. Les prestations de propreté ne peuvent pas être les mêmes pour 10 000m² de gare densément fréquentés ou 10 000m² d’atelier ou dans des show-rooms. Pour une politique d’achat efficace, le bénéficiaire final -qu’il s’agisse de collaborateurs, de patients, de clients ou encore d’usagers- doit être placé au centre de la réflexion. Tout acheteur doit mener un travail d’analyse pour prendre en compte tout à la fois les activités, les usages des lieux, les caractéristiques techniques du site, mais aussi les enjeux stratégiques de son entreprise.
Dans cette nouvelle approche des achats de propreté, quel rôle jouent les entreprises du secteur ?
Les entreprises de propreté sont plus que de simples prestataires. Elles disposent d’une expertise technique qui leur permet de proposer les solutions qui serviront les objectifs de leurs clients. A titre d’exemple, il peut s’agir de concevoir des protocoles d’hygiène renforcés pour prévenir la propagation de maladies transmissibles comme la grippe ou la gastro-entérite. La santé des salariés se trouve ainsi préservée, et la rentabilité du service, maintenue, grâce à une réduction du nombre d’arrêt de travail. Des innovations techniques, organisationnelles, environnementales peuvent être mises en place par les entreprises de propreté dans le cadre d’une véritable relation de partenariat.
Comment choisir le bon fournisseur de prestation de propreté ?
Pour aider les acheteurs à comprendre le secteur de la propreté, la Fédération des Entreprises de Propreté a créé le site achat-proprete.com. Ils trouveront, sur ce site non marchand, tous les conseils pratiques pour élaborer un appel d’offre ou mettre un marché en consultation, choisir une entreprise et suivre les prestations.
(1) Enquête « Les Français et la propreté dans le contexte post Covid-19 » réalisée par BVA auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet du 10 au 12 juin 2020.
Source : Les Echos