[INFOGRAPHIE] Les services aux environnements de travail, la filière qui valait 102 milliards
L’univers des services aux environnements de travail constituent une filière économique à part entière. Loin de l’image d’un archipel de prestations distinctes par les techniques, les secteurs et les branches, cette filière s’impose comme un périmètre majeur d’activités économiques et d’emplois. Le rapport « Services aux environnements de travail : état des lieux d’une filière qui compte ! » éclaire justement les contours et les dimensions des services aux environnements de travail, et en estime la contribution à l’économie et à la société.
Cette étude s’appuie sur une analyse quantitative menée par Hent Consulting, qui a rassemblé les données de l’appareil statistique public (Insee, Ademe, etc.), à la demande conjointe et avec la coopération de l’Arseg, du CRDIA et du Sypemi. Elle L’analyse de Hent a pu profiter des contributions actives des principales institutions parties prenantes des environnements de travail, à l’image de la FEP, la Fedene ou le SNPA.
Une filière pesant 102 milliards d’euros
L’étude montre que le rapprochement des activités internalisées et externalisées, publiques et privées, de l’ensemble des services aux environnements de travail donne à cette filière des dimensions comparables aux plus grandes par les effectifs et les montants des chiffres d’affaires. En effet, avec 1 116 000 salariés et 102 milliards d’euros, les services aux environnements de travail sont proches de filières industrielles telles que la mode et le luxe, l’automobile ou la construction.
Ce chiffre associe la valeur des services aux environnements de travail produits par les prestataires, externes (76 %) à l’estimation de celle produite par les opérateurs économiques pour leurs propres besoins d’occupation et d’exploitation des bâtis (24 %). « Ce résultat est d’autant plus important que, dans le cas des services aux environnements de travail, le chiffre d’affaires est très majoritairement constitué d’activités de main d’œuvre mobilisant peu d’équipements et de matériaux », indiquent les auteurs de l’étude.
Plus d’un million d’emplois chez les prestataires
Selon les données de l’étude, 1,1 million de salariés travaillent au quotidien pour le compte des prestataires au service des bénéficiaires : bâtis, espaces et occupants (travailleurs et clients des espaces de travail). Un travailleur sur vingt permet ainsi à plus de vingt millions d’actifs de travailler.
Le monde de la propreté domine ce paysage avec près de 550 000 salariés. La maintenance, avec ses nombreux métiers, constitue le deuxième sous-ensemble avec plus de 200 000 salariés, suivi de près par la sécurité et la restauration collective. Le chiffre d’affaires cumulé des prestataires est estimé à 77 milliards d’euros.
Estimation délicate
Les auteurs du rapport précisent que la fiabilité des données est limitée par l’absence de définitions communes, mais également de maîtrise et de connaissance de ces activités de services.
La part des services internalisés
Les utilisateurs sont parties prenantes du système de production des services aux environnements de travail, voire des producteurs directs. Cette part est d’autant plus difficile à dimensionner qu’elle ne fait pas l’objet d’échanges commerciaux, et n’est donc pas monétisée. Elle est estimée dans l’étude à 25 milliards d’euros, soit près d’un quart (24 %) de la valeur ajoutée de l’ensemble de la filière.
Dans le domaine des bureaux, une estimation de l’Arseg évalue entre 300 et 400 000 le nombre de collaborateurs des directeurs d’environnements de travail employés en interne à des productions opérationnelles ou à du pilotage. « La fourchette est large, et des études sont à mener pour pallier le manque de visibilité des donneurs d’ordres sur leurs propres organisations, leurs compétences et la réalité de leurs dépenses internalisées, notamment dans le secteur privé », est-il précisé.
Des domaines mal détourés dans les services de maintenance
La maintenance multitechnique et les autres services (hors accueil) sont présents dans l’étude de manière très importante sur les chiffres d’affaires (à hauteur de 36,4 milliards d’euros) comme sur les effectifs (227 800 salariés). Cependant, des études complémentaires devront éclairer les parts du marché résidentiel (pour les parties communes) et des activités d’interventions dites parfois de petit entretien ou de petites réparations, raccrochées souvent au multitechnique mais très proches de la petite logistique intrasite ou des factotum (petit déménagement, courrier, organisation des espaces).
Des activités partiellement organisées en offres « pilotées »
Enfin, de plus en plus de services aux environnements de travail sont rassemblés dans des offres d’opérateurs qui intègrent, filialisent et/ou sous-traitent plusieurs, voire l’essentiel, des activités nécessaires à un client. Répondant à la demande de certains clients, souvent de grandes entreprises, de plus en plus de prestataires sont concernés par des dynamiques d’assemblages menées par certains d’entre eux, érigés en FMer, ou d’autres (property manager, coworker). « Ce que l’on appelle facility management (FM) désigne ici une modalité d’organisation, de contractualisation et de gestion de tout ou partie des services en macro-lots, multi-technique et/ou multiservices » souligne les auteurs. Les promoteurs du FM évoquent avec ce vocable tantôt un mode d’organisation proposant une « responsabilité unique de la gestion » (IFMA) ou un processus dans lequel « le FM pilote les activités » (Sypemi). Cette organisation est encore mal prise en compte dans les règles de passation des marchés publics, en dehors des opportunités offertes par les formules de Partenariats Public Privé qui permettent de s’en approcher.
Malgré les limites persistantes dans la définition de cette filière, cette étude conjointe démontre tout le poids socio-économique que représente les services aux environnements de travail.
Source : RepublikWorkplace