Immobilier de bureaux en Île-de-France : 2024 marquée par un ralentissement.
Selon une étude de Colliers, société de conseil en immobilier d’entreprise, le marché francilien des bureaux a enregistré une baisse significative en 2024, avec seulement 1,75 million de m² transactés, soit une diminution de 11% par rapport à 2023 et de 13% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les grandes transactions (plus de 5 000 m²) ont particulièrement souffert, représentant désormais 31% du marché.
Paris conserve une position dominante avec 47% de la demande placée, mais le QCA (Quartier Central des Affaires) affiche un recul notable de 21% sur un an. Les loyers dans le QCA, atteignant 1 100 €/m²/an, pourraient freiner certains utilisateurs, favorisant des zones comme Paris Sud (+11%) et Paris Nord (+12%), en plein essor.
Après des années difficiles, La Défense a connu une nette reprise en 2024 avec une demande placée en hausse de 60% sur un an, atteignant 211 200 m², grâce à des efforts sur les loyers et des mesures d’accompagnement importantes.
L’offre disponible a augmenté de 19% pour atteindre 5,6 millions de m², avec une forte concentration de bureaux neufs (+85%) dans des zones comme la première couronne et la périphérie de La Défense, qui peinent à séduire les utilisateurs.
Les investissements en Île-de-France ont chuté de 23% en 2024, atteignant 5,4 milliards d’euros, loin des niveaux historiques. Ce recul est particulièrement marqué pour les bureaux, avec seulement 3,3 milliards d’euros investis, concentrés à 54% dans Paris QCA.
À contre-courant, les entrepôts (+135%) et les locaux d’activité (+8%) ont attiré davantage d’investissements, illustrant un recentrage sur des segments plus résilients.
Si les valeurs vénales des bureaux ont baissé de 9% en moyenne, la tendance s’est stabilisée au second semestre, avec une reprise notable à Paris QCA, surtout pour des transactions de petite taille.
Des rendements variés selon les zones
Les taux de rendement « prime » se sont stabilisés à 4,00% dans Paris QCA, mais continuent d’augmenter dans les localisations périphériques, atteignant jusqu’à 9,00% en deuxième couronne.
Le ralentissement amorcé en 2024 devrait se poursuivre, avec une demande placée attendue autour de 1,7 million de m² (-3%). Les exigences de qualité et de centralité guideront les utilisateurs et investisseurs, avec un intérêt renforcé pour des secteurs comme Paris Sud ou Neuilly-Levallois.
En 2024, le marché immobilier francilien a été marqué par une adaptation des acteurs face à un contexte économique contraint. La montée des loyers, l’attrait pour les transactions plus modestes et l’essor de la logistique traduisent une transformation profonde des dynamiques du secteur.
Source : Anews Workwell