Ce qu’il faut retenir du dernier rapport du GIEC
Le GIEC a dévoilé son dernier rapport ce lundi 20 mars ! Au cas où tu l’aurais manqué, voici dans les grandes lignes ce qu’il contient.
C’est un acronyme que l’on a tous entendu au moins une fois, sans forcément savoir exactement ce qu’il signifie… Le GIEC, pour Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, est composé de scientifiques du monde entier, issus de différents domaines tels que les sciences de la nature, les sciences politiques ou l’économie. Depuis plus de trente ans, il publie des rapports sur les conséquences de l’activité humaine sur Terre et sur l’évolution du réchauffement climatique.
Ce lundi 20 mars, l’organisation a publié son sixième et dernier rapport, qui dresse la synthèse des trois documents précédents consacrés à l’état des connaissances sur le changement climatique, ses conséquences et les solutions à y apporter.
Un constat inquiétant
Depuis deux siècles et le début de la révolution industrielle, qui a fait basculer l’Humanité d’une économie axée autour de l’agriculture à une économie reposant sur le commerce et la production mécanisée, la Terre s’est déjà réchauffée de + 1,1 °C.
Cette augmentation de la température moyenne, aussi infime qu’elle paraisse, a déjà de graves conséquences sur les écosystèmes. En 2022, il n’était d’ailleurs pas difficile de l’observer, tant les épisodes climatiques extrêmes se sont succédé : vagues de chaleur, canicules, précipitations abondantes, inondations, recul des glaciers… D’ailleurs, la France et d’autres pays d’Europe de l’Ouest subissent actuellement une sécheresse inédite, qui préfigure un été 2023 encore plus sec qu’en 2022… qui était pourtant déjà le plus sec depuis 1959.
Aujourd’hui, après plus de trois décennies d’études sur le climat et l’impact de l’activité humaine sur ce dernier, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, mais moins vite qu’avant. Le point positif, c’est que les mesures qui sont adoptées progressivement fonctionnent. Le point négatif, c’est que nous ne sommes pas du tout sur la bonne trajectoire puisque les politiques actuelles nous mèneraient plutôt, d’après les estimations, vers un réchauffement de + 2,2 °C à + 3,5 °C d’ici 2100.
Des solutions applicables par tous
Mais tout espoir n’est pas perdu ! S’il est désormais certain que le réchauffement climatique va se poursuivre par effet d’inertie, il est encore possible de faire en sorte que cela n’empire pas. Si l’on veut limiter le réchauffement à + 1,5 °C, conformément aux accords de Paris, il nous faudra réduire nos émissions de CO2 de 48 % d’ici 2030 et par rapport aux niveaux de 2019.
“Les choix et actions mises en œuvre dans cette décennie vont avoir des impacts maintenant et pour des milliers d’années. […] Si nous agissons maintenant, si nous réduisons fortement nos émissions, le réchauffement flobal ralentira“, a expliqué le climatologue et co-auteur du rapport Gerhard Krinner lors d’une conférence de presse. Si cela arrive, “nous verrons des effets sur la température mondiale dans les vingt ans. C’est absolument certain.”
Evidemment, tout ne repose pas sur les citoyens. Le GIEC a d’ailleurs publié un “guide pour décideurs”, approuvé par les délégations de 195 pays.
En attendant que nos figures politiques prennent enfin les choses en main, voici deux solutions rapides, efficaces et peu coûteuses à mettre en place, que préconise le GIEC à l’ensemble de la population :
Revoir son alimentation
Ce n’est plus un secret pour personne : élever des animaux pour les tuer et produire de la viande pollue énormémentet ce, pour plusieurs raisons (nombreuses surfaces agricoles utilisées pour cultiver la nourriture du bétail, gaz rejetées par les ruminants, excréments, transport à travers le monde…). Et l’on ne parle pas de la pêche, souvent industrielle et ayant un impact tout aussi grave sur la faune et la flore marine…
A titre de comparaison, la production d’un kilo de viande de bœuf pollue trente fois plus que la culture d’un kilo de lentilles. Diminuer drastiquement la fréquence et la quantité de viande consommée est donc une arme redoutable contre le réchauffement climatique. L’achat de nourriture produite localement peut également aider.
Repenser ses déplacements
Une partie de la solution se trouve aussi dans le changement de ses moyens de transport. L’avion, qui est la façon de se déplacer la plus polluante, est clairement à proscrire. Par exemple, un aller-retour Paris-New York équivaut en termes d’émissions de gaz à effet de serre à la limite de ce que devrait émettre un Français à l’année pour respecter l’objectif de limiter le réchauffement à moins d’1,5 degré à la fin du siècle.
Le GIEC préconise donc de privilégier les modes de transport doux tels que la marche ou le vélo, et de favoriser les transports en commun quand les distances sont plus importantes.