Actu

Dans l’ombre, les services aux environnements de travail s’affirment comme une filière majeure

Dans le second volet de son baromètre de référence sur les services aux environnements de travail (SET), l’Idet met en lumière l’importance croissante de la filière, tant d’un point de vue économique que du rôle prépondérant sur les conditions de travail des salariés.

Malgré un rôle crucial dans l’économie et la société françaises, les services aux environnements de travail (SET) souffrent d’un manque de reconnaissance et de visibilité. Afin de donner un coup de projecteur sur cette filière de l’ombre, l’Idet (Inspirer et Développer les Environnements de Travail, ex-Arseg) dévoile les résultats du second volet de son baromètre de référence sur les SET (voir méthodologie).

« La filière des Services aux Environnements de Travail contribue grandement à l’économie du pays, par le nombre d’actifs qu’elle emploie, sa contribution à l’économie nationale. Ce sont des services non délocalisables. La filière répond à la demande des actifs d’évoluer et de travailler dans des bureaux sûrs, sains et sources de bien-être. Elle contribue à attirer et à retenir les talents et est un véritable atout économique pour les entreprises. La collaboration entre les différents acteurs de la filière est essentielle pour poursuivre cet objectif », souligne Séverine Pilverdier, présidente de l’Idet.

Cette étude cartographie toute la filière et consolide sa vision par le cumul des périmètres des prestataires et des utilisateurs, quantifie les services internalisés dans le tertiaire et permet de distinguer les deux modèles de production des SET, l’internalisation et l’externalisation et d’analyser leurs tendances.

2,6 millions d’emplois et 154 milliards d’euros

D’après les données rassemblées par l’étude, les services aux environnements de travail représentent 2,6 millions d’emplois en 2023dont 1,2 million d’emplois chez les prestataires. Dans le détail, quatre secteurs/métiers concentrent 90 % de l’emploi externalisé : 50 % dans la propreté, 17 % dans la sécurité/sureté, 13,8 % dans la maintenance et 10,3 % dans la restauration.

Sur le plan économique, la contribution de la filière représente 154 milliards d’euros, un chiffre d’affaires similaire à celui de l’automobile (155 milliards) ou du luxe (154 milliards). En 2023, 74 milliards d’euros sont effectués chez les prestataires – dont 26,6 milliards pour la maintenance, 18,5 milliards pour la propreté, 11 milliards pour la restauration – et 80 milliards d’euros opérés chez les utilisateurs.

Dans le secteur tertiaire, la tendance est à l’externalisation des SET. L’étude révèle une externalisation avancée, qui masque cependant le maintien de ressources en interne sur les fonctions d’exécution « soft » telles que l’accueil, la gestion du courrier, la gestion de l’événementiel, l’archivage, etc. Parmi les emplois des SET dans les bureaux, 68 % relèvent de fonctions d’exécution : l’automobile (18 %), les travaux d’entretien/maintenance (14 %), l’accueil physique (8 %), les courriers, petits colis et manutention (7 %).

Cette confirmation des SET comme une filière de poids est étroitement liée aux nouveaux défis de la vie en entreprise, notamment en matière de recrutement et de fidélisation des talents.

Méthodologie

1. Recherches documentaires, sur la base des sources suivantes : Xerfi (2021) SNPA (2022) DARES (2023) UNEP (2022) INSEE (2021) Restau’Co (2021-2024) Talent.com (2024) CNFPT (2017-2019) Ministère de l’Education (2022)

2. L’enquête réalisée auprès des adhérents de l’IDET (2023) réalisée en 2 étapes. Partie 1 du 11 septembre au 23 octobre 2023 : 45 répondants. Partie 2 du 2 octobre au 5 novembre 2023 : 30 répondants.

3. Les domaines de service pris en compte dans l’étude sont l’accueil, la propreté, la conciergerie, la restauration, la gestion des déchets, la petite logistique, le transport et la documentation. Par ailleurs, l’enquête comprend également les services « indirects » aux bénéficiaires (via les infrastructures et équipements) : la mobilité verticale, les portes automatiques, le courant fort/faible, les espaces verts, le CVC, la sécurité/sûreté, les travaux d’entretien, la sécurité incendie et les voiries et abords.

Entre 2022 et janvier 2024, pour les 600 millions de mètres carrés déclarés (750 000 déclarations), la baisse moyenne des consommations énergétiques est évaluée à 22 %. “Les activités de l’enseignement comptent pour 21 %, les bureaux et services publics pour 17 %, la logistique 14 % et la santé 13 %”, explique l’organisme.