Travail hybride : entre flexibilité et réunionite
La balance entre la vie privée et la vie professionnelle semble s’être enfin stabilisée pour une très large majorité de salariés ayant recours au travail hybride. Le nombre de répondants qui perçoit les retombées positives de ce fonctionnement a ainsi bondi de 73 % début 2023 à 84 % en 2024. Ce phénomène s’observe particulièrement chez les managers qui s’illustrent comme les garants de l’organisation hybride. Près de neuf managers sur dix déclarent avoir pleinement adopté ce modèle. Fait notable selon l’étude, le manager contrôlant semble enfin perdre du terrain au profit d’un profil plus à l’écoute des besoins individuels : « un tiers des managers estiment que leur rôle évolue pour favoriser la collaboration et l’autonomie des équipes, ils endossent un nouveau rôle, celui de coach. Ils doivent être capables de comprendre et de répondre aux besoins et attentes des nouvelles générations de travailleurs, mais aussi de créer un environnement de confiance et de collaboration où chaque membre de l’équipe se sent valorisé et soutenu. »
Entre flexibilité, réunionite et infobésité
Le nouveau rôle endossé par les managers est d’autant plus crucial que le fonctionnement hybride s’accompagne de nombreux risques psychosociaux qui affectent la santé mentale des salariés. Si le fait de pouvoir aménager ses plages horaires et d’alterner jours de télétravail et de présentiel participe de la flexibilité qui fait le succès du travail hybride, l’ombre de l’hyperconnexion continue de planer sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) dans les entreprises. En plus de la surcharge électronique des mails, plus de la moitié des répondants de l’enquête sont confrontés au phénomène de réunionite qui a une incidence sur leur productivité. Le sentiment d’isolement exprimé par 41 % des salariés révèle également une réalité préoccupante contre laquelle les managers doivent lutter en entretenant le lien social entre les équipes.
Optimiser le potentiel de la digital workplace
Face à l’infobésité qu’induisent les outils collaboratifs à distance comme la visioconférence, l’adoption et l’optimisation de ces outils reste un défi majeur pour de nombreuses entreprises en pleine transformation numérique. Même si ces dernières en ont parfaitement conscience (82 % des collaborateurs se déclarent équipés, et 87 % indiquent avoir été accompagnés lors de la prise en main), l’enjeu se situe davantage sur la pertinence des choix technologiques et la pérennité de ces pratiques collaboratives mixant distance et présentiel. Un point d’autant plus crucial que le développement fulgurant de l’intelligence artificielle – par l’intermédiaire des assistants intelligents – ouvre de nouvelles perspectives sur le terrain de la digital workplace.
Source : Workplace Magazine
