Sobriété numérique en entreprise : les DRH doivent aussi s’emparer de cet enjeu
Il est possible de réduire de 50 % les émissions des environnements de travail d’ici 2030. C’est le principal enseignement que Lecko, cabinet conseil spécialisé dans la transformation digitale des environnements de travail, évoque dans sa nouvelle étude qu’il présente le 26 janvier.
L’entreprise devrait agir simultanément sur 4 leviers :
- accompagner vers un meilleur usage des outils de communication et de collaboration ;
- mieux gouverner les espaces partagés et trouver des solutions de sauvegarde bas-carbone ;
- questionner les solutions de Digital Workplace pour qu’elles apportent des solutions pour économiser de la ressource informatique ;
- préparer la prochaine génération d’équipements plus réparable, moins exposée à l’obsolescence logicielle, à plus faible impact environnemental de la fabrication au recyclage.
« L’entreprise doit réussir à impliquer les collaborateurs pour relever les défis d’une transformation profonde permettant de réduire de moitié leurs émissions CO2 d’ici 7 ans. Les solutions seront technologiques et comportementales », évoque Arnaud Rayrol, Directeur général de Lecko.
« Le critère environnemental doit, comme le critère économique, être un pris en compte dans tous les projets en cours et à venir. Le fait d’accepter et d’adapter ses pratiques ou même de questionner l’état de son art, cela nécessite déjà un changement culturel. »
Numérique et environnement : une sensibilisation accrue
Tout dépend du degré de prise de conscience des collaborateurs dans la transformation environnementale de leur entreprise…Mais la tendance avance dans le bon sens.
« Selon l’enquête Ipsos réalisée pour Lecko en décembre 2022 auprès d’un panel représentatif de 1000 salariés travaillant dans des entreprises de plus de 500 employés, 43 % des collaborateurs se sentent concernés par l’enjeu environnemental de leur entreprise. C’est tout de même mieux qu’en 2021 où ils n’étaient que 33 % », indique Arnaud Rayrol.
Dans son étude, Lecko estime que la réputation du mail comme étant le support le plus énergivore est exagérée. C’est le recours aux plateformes d’espaces de stockage dans le cloud (« Drive ») associées à la synchronisation des données avec le disque dur de l’ordinateur qui serait le plus dommageable pour l’environnement. Aujourd’hui, par exemple, Microsoft 365 duplique les documents pour gérer des versions mineures entrainant des gaspillages évitables, constate Lecko dans son étude.
Toujours selon l’étude Ipsos commandée par Lecko, un quart des salariés accepteraient de nettoyer leur espace disque, d’utiliser un équipement reconditionné ou de réduire l’usage de pièces jointes dans l’envoi des mails en guise de geste pour la sobriété numérique.
Le rôle des DRH dans ces pratiques éco-numériques
« Les DRH doivent contribuer à ce changement culturel. Un enjeu pour les RH est également de donner goût aux collaborateurs pour les nouvelles compétences demandées par cette transformation des métiers de l’entreprise », évoque Arnaud Rayrol.
- « Communiquer n’est pas suffisant pour changer la perception des collaborateurs. Répondre que par des solutions techniques ne fait pas changer les comportements, pire, cela entraîne souvent des effets rebond. Engager chacun sur des actions concrètes reste difficile.
- Les pratiques numériques de travail sont un terrain idéal : elles concernent toute l’entreprise, elles se doivent d’être tenables dans la durée or aujourd’hui, en moyenne, les collaborateurs augmentent leurs émissions de 30 % chaque année. C’est ce que nous avons mesuré sur un panel de 20.000 utilisateurs de Microsoft 365. Nous pensons que les entreprises peuvent réduire de 50 % leurs émissions liées à l’environnement de travail d’ici 2030. Nous expliquons comment dans l’étude. Un objectif fort de sens au-delà de la contribution à la réduction du bilan carbone. »
Source : Silicon.fr