[EDITO] Que retenir des six premiers mois de 2022 ?
Voilà l’été. Pour beaucoup cela signifie enfin un repos bien mérité après six mois d’une année démarrée sur les chapeaux de roue et percutée de plein fouet par la guerre et l’inflation. Pour les professionnels de l’immobilier et de l’environnement de travail, l’été n’est cependant pas toujours synonyme de repos puisqu’il est souvent l’occasion de mener quelques menus ou grands travaux ! Profitons néanmoins de cette veille de grands départs pour nous poser en peu et regarder dans le rétroviseur pour tenter de recaler une boussole bien éprouvée par les vents contraires…
Que peut-on retenir de ces six derniers mois ? Il y a eu tant et tant d’études, de sondages et d’enquêtes consacrées au télétravail que votre pauvre directeur de la rédaction lui-même en a fait une overdose ! Surtout que toutes ne disaient pas la même chose, loin s’en faut. Entre l’étude expliquant que la productivité avait augmenté, celle établissant que la créativité était diminuée, cette autre encore qui annonçait que le sentiment de bien-être se trouvait globalement renforcé alors même qu’une enquête venait de révéler que le niveau de stress au travail n’a jamais été aussi élevé dans le monde, il y a eu de quoi en perdre un peu le nord…
Quelques certitudes cependant ont émergé de ces six mois de « pas tout à fait post-pandémie », l’ombre du virus planant en effet encore au-dessus, ou plutôt autour, de nous.
Tout d’abord que jamais la recherche d’équilibre dans ses temps de vie et de sens dans son travail n’a été aussi élevée. C’est désormais un fait de société, et un fait quasi-mondial. Malgré les soubresauts de quelques contempteurs du télétravail, le mouvement est lancé et puissant. Les candidats en font un des principaux critères de choix entre offres d’emploi et les salariés votent avec leurs pieds. En 2021, 38 millions d’Américains ont changé d’emploi, un salarié sur trois. Les entreprises trop strictes sur le sujet enregistrent les démissions et font face à une grogne interne parfois inédite.
Cette attente s’exprime beaucoup à travers une demande accrue de télétravail mais ses conséquences sont encore en construction. L’évolution du rapport au travail et aux temps comme aux lieux de travail s’est accélérée du fait des confinements imposés et n’est sans doute pas terminée. Au-delà du télétravail, des demandes se font jour et des débats sont lancés autour de la semaine de quatre jours, des horaires décalés ou des vacances imposées. Certains emplois non « télétravaillables » et peu flexibles en termes d’horaires, surtout dans les secteurs de la santé et de l’hôtellerie-restauration mais pas seulement, deviennent de vrais repoussoirs, malgré parfois des salaires en forte hausse.
Les lieux de travail cherchent quant à eux à s’ajuster et à trouver la nouvelle formule qui fera revenir les salariés et sera la plus adaptée à ces nouveaux rythmes de travail. Des espaces intégrant plus de flexibilité et de modularité, plus d’espaces de vie et d’échanges et surtout en plus grande variété. Ce n’est pas qu’une question de déco, c’est une réponse aux besoins et aux usages nouveaux : besoin de se retrouver pour vivre des émotions ensemble, créer ensemble, poursuivre un but ensemble…
L’autre tendance de fond de nos métiers qui aura connu une accélération au cours de ce semestre qui se termine est très certainement l’impact social et environnemental de nos métiers et de nos activités. L’urgence climatique a été décrétée et personne ne peut plus ignorer que les directions de l’immobilier et de l’environnement de travail vont devoir encore accélérer leur calendrier de réduction de leur impact carbone. La crise énergétique n’a fait que renforcer cette urgence et, aussi violente soit-elle, elle donne paradoxalement quelques arguments pour convaincre les directions générales d’investir. Pas plus tard qu’hier soir, lors d’un dîner du club Agora des Directeurs Immobiliers, une intervenante expliquait que le ROI d’un projet de géo-énergie permettant de réduire de 90% l’impact carbone d’un bâtiment était passé de 12 à 6 ans simplement du fait de l’explosion du prix du gaz. Il n’y a donc plus d’excuse !
Ces six derniers mois auront également vu les sujets de l’inclusion et de l’économie circulaire venir sur le devant de la scène. Jamais je n’aurais autant entendu parler handicap, mixité, respect des différences, éco-conception, recyclage et revalorisation. Ce sont là encore des attentes très fortes exprimées par les salariés, notamment les plus jeunes. Les professionnels de l’immobilier et de l’environnement de travail sont de plus en plus nombreux à se saisir de ces thématiques, même s’il est encore compliqué de savoir comment les mettre en pratique.
Une vraie quadrature du cercle à réaliser pour des DI/DET toujours soumis à des moyens « optimisés », pour ne pas dire plus… Hier toujours, j’apprenais qu’on pouvait gérer seul une centaine de sites de distribution répartis sur tout le territoire national. Franchement, je vous admire !
Quoi qu’il en soit, sachez que tous ces thèmes seront au centre de nos futures émissions et tables-rondes, et ce dès le 20 septembre avec les leviers d’optimisation du poste immobilier, le 4 octobre avec l’accompagnement du déploiement du travail hybride ou le 17 novembre avec les moyens de renforcer l’aspect sociétal de ses prestations. Et nous terminerons l’année le 1er décembre en parlant de « smart workspace » !
Toute l’équipe d’ANews WorkWell a été heureuse de vous accompagner depuis le début de l’année et remercie les presque 8000 fidèles de notre newsletter, directeurs de l’immobilier et de l’environnement de travail bien sûr mais aussi DRH, responsables HSE et je n’oublie pas les quelque 700 responsables achats qui suivent nos actus.
Profitez bien de votre été, rechargez les batteries et nous serons ravis de vous retrouver tout beaux et tout bronzés dès le 29 août.
Très bonnes vacances !
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction d’ANews WorkWell
Source : AnewsWorkwell