Bureaux franciliens : plus d’utilisateurs, moins d’investisseurs
Les membres du groupement ImmoStat viennent de rendre publiques les dernières données trimestrielles des marchés de l’immobilier d’entreprise francilien. La demande placée confirme sa reprise en 2021. Mais les volumes investis restent inférieurs à leur niveau de 2020.
Elle affichait des signes évidents de reprise au 2e trimestre. Que les dernières statistiques publiées par Immostat[1] confirment pour l’ensemble de 2021. La demande placée[2] de bureaux en Ile-de-France termine en effet l’année avec un volume de 1 853 400 m². Soit une hausse de 32% par rapport à 2020.
Un 4e trimestre particulièrement dynamique pour la demande de bureaux franciliens
Le 4e trimestre a été particulièrement dynamique. Avec un volume de 631 000 m², il s’inscrit 29% au-delà de son niveau du 4T 2020. Et en forte progression par rapport aux 3 trimestres précédents (respectivement 355 000 m², 456 200 m² et 411 200 m² au titre des 1er, 2e et 3etrimestres 2021). La preuve que la demande des entreprises s’est adaptée au contexte sanitaire. « Si le télétravail impacte objectivement les réflexions sur le nombre de mètres carrés nécessaires, la croissance des entreprises permet malgré tout de compenser le niveau d’activité. Avec même, dans le scope de certaines d’entre elles, l’anticipation de la hausse de leurs effectifs à court et moyen terme », estime ainsi Alexandre Fontaine, Executive Director Bureaux Ile-de-France chez CBRE.
Grandes et petites surfaces en rebond
Le marché est aussi bien dynamique sur le segment des grandes surfaces que des petites. Les premières (plus de 5 000 m²) terminent l’année sur un volume de 550 600 m². Soit une hausse de 28% par rapport à leur niveau de 2020, rappelle BNP Paribas Real Estate. « De son côté, le créneau des petites et moyennes surfaces (0 – 5 000 m²) affiche également un rebond significatif (+34 % sur un an) pour un volume global de 1 302 800 m² », observe par ailleurs le conseil en immobilier d’entreprise. En termes géographiques, c’est le QCA (quartier central des affaires) parisien qui s’avère le plus dynamique (+54%). Paris intra-muros représente d’ailleurs « 43% du volume global francilien », calcule BNP Paribas RE. « Les entreprises s’orientent sur les secteurs d’affaire identifiés », ajoute pour sa part Alexandre Fontaine, chez CBRE.
Hausse des loyers, recul des investissements
Et elles sont prêtes à payer plus cher pour des immeubles de qualité. En témoigne la hausse globale des loyers enregistrée en 2021. Laquelle est toutefois, paradoxalement, plus élevée pour les biens de seconde main (+3%) que les biens neufs ou restructurés (+1%). Les investisseurs, en revanche, demeurent plus prudents. Les volumes sont toujours en baisse. Au 1er semestre 2021, ils accusaient un recul de 35% par rapport à la même période en 2020. Sur l’ensemble de l’année, la baisse est moins sensible (-25%), avec un volume global de 14,7 Md€ selon Immostat. Le repli francilien est en revanche plus marqué qu’au niveau national. Le groupement estime que le montant global des investissements en immobilier d’entreprise pour l’année 2021 est de 24,9 Md€. Soit 8% de moins qu’en 2020.
Des volumes en repli de 8% pour l’ensemble de l’immobilier d’entreprise en 2021
En dépit du recul de leurs volumes transactionnels, les bureaux demeurent l’actif le plus plébiscité au niveau national, en termes relatifs. Le segment le plus dynamique est de nouveau le secteur logistique. Il affiche «une performance historique, avec un volume de 6,7 Md€ investis» constate Olivier Ambrosiali, directeur général adjoint, en charge du pôle vente et investissement de BNP Paribas Real Estate Transaction France. Après un début d’année difficile, « les volumes en commerce se redressent sur la deuxième partie de l’année pour atteindre 3 Md€ sur un an », ajoute le conseil. Un léger mieux donc pour cette catégorie d’actifs. Mais qui reste très loin du niveau des transactions qu’elles enregistraient avant le début du « commerce bashing »…
Source : Pierre papier